Le célèbre écrivain a été adapté de multiples fois au cinéma, pour le pire et le meilleur.
Ce soir je vous réserve deux versions admirables de "Notre Dame de Paris" et de "Les Misérables" .
Voici donc....
"Quasimodo" ( The Hunchback of Notre Dame) de William Dieterle (1939).
C'est il y a bien longtemps que j'ai découvert la version cinématographique du "Notre Dame de Paris" de Jean Delannoy (1956), avec Anthony Quinn et la sublime Gina Lollobrigida , et honnêtement, elle ne m'a jamais emballé.
Mais il y a quelques années j'ai découvert le ""Quasimodo" de William Dieterle, et j'ai trouvé ce film bien meilleur .
Le Paris moyenâgeux, son atmosphère, le grouillement de ses foules, l’exubérance et l’effervescence de ses fêtes populaires barbares, tout ceci est admirablement bien reconstituée.
A noter également la qualité des jeux de lumières.
Après avoir tourné son premier grand rôle sous les ordres d'Alfred Hitchcock dans "La Taverne de la Jamaïque" (déjà avec Charles Laughton), c'est une jeune actrice de 19 ans, Maureen O'Hara, qui incarne magistralement le rôle d'Esmeralda.
La rousse irlandaise deviendra par la suite l’actrice préférée de John Ford, tournant à 4 reprises sous ses ordres ( "L'Homme tranquille" , " Rio Grande", "Qu'elle était verte ma vallée" et "L'aigle vole au soleil")
Dans le rôle d'un Casimodo bouleversant, on retrouve le génial Charles Laughton, et dans celui du sinistre juge Jean Frollo, le grand acteur shakespearien Cedric Hardwicke.
Maintenant voici...
"Les Misérables" de Raymond Bernard (1934).
De très loin, la meilleure version cinématographique du roman de Victor Hugo.
L'oeuvre de Victor Hugo a été adapté à de multiples reprises au cinéma, mais si l'on doit n'en retenir qu'une seule, c'est bien celle de Raymond Bernard en 1934 .
Tout d'abord, elle a bénéficié d’un budget très important pour l'époque, un budget fort bien utilisé lorsqu'on voit le résultat final.
Ce film est magnifique, il contient de lyrisme qui convient parfaitement à la puissance humaniste et mélodramatique de l’histoire imaginée par Victor Hugo. L'oeuvre est divisée en trois longs métrages, exploités séparément mais simultanément. "Une tempête sous un crâne", "Les Thénardier" et "Liberté, liberté chérie". Ce qui en fait la plus longue (4heures 50) des adaptations mais aussi la plus fidèle.
Le film connaîtra un succès considérable lors de sa sortie en 1934.
C'est un monumental Harry Baur qui interprète un Jean Valjean émouvant et humble, qui cherchera toute sa vie durant la rédemption pour ses fautes passées.Il y a Charles Vanel qui joue Javert, traquant sans répit l'ancien forçat que fut Valjean, Gaby Triquet et Josseline Gaël interprétant respectivement Cosette enfant et adulte qui ont cette part de fragilité bouleversante. Et tant d'autres ; Jean Servais, et bien évidemment Charles Dulin & Marguerite Moreno (les Thenardier).
La mise en scène est remarquable.
Les scènes de barricades, celle ou Cosette va chercher de l'eau, le basculement de la caméra, comme pour montrer que ce monde-là est déjà déséquilibré. Le monde des puissants, contre celui qui souffre.
Même si l'on a vu d'autres versions des Misérables auparavant, on ne peut qu'être bouleversé par cette adaptation cinématographique.