« Foxcatcher » de Bennett Miller. Fascinant.

Publié le 1 Février 2015

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Inspiré d’une histoire vraie, Foxcatcher raconte l’histoire tragique et fascinante de la relation improbable entre un milliardaire excentrique et deux champions de lutte.

Mark Schultz, médaillé d’or olympique en 1984,  est invité par le riche héritier John du Pont à emménager dans sa splendide propriété familiale afin de mettre en place un camp d’entraînement de qualité en vue des JO de Séoul en 1988. S’il se montre d’abord encourageant, le milliardaire change d’attitude et pousse Mark à adopter des habitudes malsaines qui risquent de nuire à sa forme physique et mentale. Le comportement instable de Du Pont et son goût pour la manipulation ne tardent pas à entamer la confiance en soi du sportif, déjà fragile. Entre-temps, le riche héritier s’intéresse de plus en plus à Dave, qui dans ce trio improbable est bien le seul à avoir une attitude saine et équilibrée….

Si vous n’êtes pas un grand passionné de lutte vous pouvez tout de même aller voir Foxcatcher sans hésitation. Ici le sport n’est pas le sujet essentiel du film, il n’est qu’un prétexte à l’histoire.

La mégalomanie d’un milliardaire qui entretient une relation complexe avec sa mère, son nationalisme exacerbé, son comportement de pervers narcissique qui pense pouvoir acheter des vies comme il se paye des « honneurs » et des « jouets » de l’armée U.S, tout cela ajouté à un champion qui a du mal à s’affirmer dans l’ombre de son frère,c’est ça Foxcatcher.

Le pouvoir de l’argent et ses conséquences lorsqu’elle est entre les mains d’un fou. On a aussi le revers de la médaille du champion Olympique, qui y compris aux USA, peut avoir les pires difficultés pour subsister financièrement et s’entraîner dans de bonnes conditions. Et puis on comprend au travers de tout cela certaines dérives de l’Amérique reaganienne.

C’est avant tout les psychologies de tous ces personnages que l’on nous dissèque dans ce film très silencieux, très froid, à l’atmosphère angoissante. La mise en scène, qui est l’un des grands atouts du film, est pour beaucoup dans cette ambiance pesante qui nous tient en haleine en permanence.

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Bennett Miller, à qui l’on doit « Truman Capote » et « Le Stratège », réussit un film très sobre, tout en nuance. Ici on n’est pas dans les films sur le sport que l’on a l’habitude de voir. Foxcatcher est un film lent, qui ne brille pas par son rythme mais par l’ambiance qu’il dégage.

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L’une des grandes réussites du film se situe au niveau de l’interprétation.

Et à ce petit jeu, dans un rôle totalement à contre emploi, la performance de Steve Carell  dans le personnage de Du Pont est tout simplement hallucinante.

Bien sur il y a la transformation physique, mais c’est par sa démarche, sa diction, son regard, qu’il réussit à nous glacer les sangs.

Channing Tatum est également très convaincant en champion au physique de brute épaisse et à la psychologie  fragile et influençable.

Quant à Mark Ruffalo il est remarquable en grand frère protecteur. Il incarne avec talent ce champion intègre et humain.

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A noter que Mark Schultz, le lutteur qui a inspiré le film Foxcatcher, est très en colère contre  Bennett Miller.

En effet, le champion, qui a été blessé par certaines critiques sous-entendant une relation homosexuel avec Du Pont, explique avoir demandé au réalisateur de retirer une scène ambiguë dans le film : «J’ai demandé à Bennett de la retirer, et il m’a dit que la séquence était nécessaire pour montrer que Dupont empiétait de plus en plus sur notre vie privée. Ce n’était pas explicite, donc ça ne m’a pas posé de problèmes. Mais après avoir lu trois ou quatre critiques qui l’interprétaient sous un angle sexuel, il faut qu’ils fassent une conférence de presse pour éclaircir la situation. Ou je le ferai.»

P.S

Si vous voulez en savoir un peu plus sur la véritable histoire voir le lien.

Rédigé par fatizo.over-blog.com

Publié dans #Cinéma

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