Jeux Olympiques : La fête du sport....et une tribune politique .
Publié le 26 Juillet 2012
Alors que ce week-end va s’ouvrir la grande fête du sport à Londres avec les Jeux Olympiques, attardons-nous sur un évènement qui est bien souvent récupéré politiquement.
En bien ou en mal, les JO modernes ont toujours été l’otage de combats politiques.
Dès 1896, la Turquie refuse de participer aux premiers Jeux modernes à cause de ces différends avec la Grèce. Il s’agit là du premier cas de boycottage d’une longue série .
En 1931, deux ans avant l’arrivée au pouvoir des nazis, le CIO choisit Berlin comme ville olympique. Après la nomination d’Hitler à la chancellerie, le CIO refuse de changer son choix pour préserver ses chers Jeux. En 1936, Berlin est nettoyée de toute population indésirable, les jeunesses hitlériennes défilent sous les yeux des spectateurs, la flamme entre dans le stade olympique au son de la marche d’hommage de Wagner avant que Hitler ne prenne la parole installant une ambiance de xénophobie et de glorification de la puissance aryenne illustrée par le documentaire «Les Dieux du Stade» de Leni Riefenstahl.
Face à la propagande nazie, un homme noir Jesse Owens remporte le 100 m, le 200 m , le saut en longueur et le 4X100 m. Sans conscience politique affichée, il met à mal les théories nazies…
JO de Melbourne de 1956: la rencontre de water-polo Hongrie-URSS
Quelques mois après l’intervention soviétique à Budapest pour écraser la tentative d’émancipation des Hongrois, l’équipe de water-polo de Hongrie retrouve les grands frères russes dans la piscine olympique de Melbourne pour le match le plus violent des JO modernes. Après le coup de tête du soviétique Valentin Prokopov au Hongrois Ervin Zador, les deux équipes en viennent aux mains si durement que le bassin se colore de sang. La police évacue la piscine avant que les spectateurs ne lynchent les Soviétiques.
JO de Mexico de 1968: Tommie Smith et John Carlos sur le podium du 200 m
«Pourquoi courir à Mexico quand on doit ramper à la maison?»
Lors de la cérémonie de remise des prix, les athlètes John Carlos et Tommie Smith, respectivement 1er et 3ème du 200m, soulevèrent leurs poings gantés de noir, symbole des Panthères Noires, une organisation qui luttait pour les droits des citoyens afro-américains. De plus ils convainquent facilement l’Australien Norman, deuxième de l’épreuve de porter le badge «Olympic project for human rights».
Quelques jours plus tard, le 18 octobre, les Américains Lee Evans, Larry James, Ron Freeman, arrivés en tête du 400 mètres porteront également sur le podium le béret noir des Black Panthers en levant le poing. Smith et Carlos sont expulsés du village olympique à la demande d’Avery Brundage, le président du CIO qui avait estimé un jour que les JO de Berlin avaient été les plus beaux de l’ère moderne.
JO de Munich en 1972: le terrorisme s’attaque aux athlètes
Le matin du 5 septembre 1972, un commando de terroristes palestiniens du mouvement «Septembre noir» s'introduit dans le village olympique et prend neuf athlètes israéliens en otage pour exiger la libération de 200 prisonniers palestiniens. Deux athlètes israéliens sont très vite exécutés. Dans la soirée qui suit, la police allemande donne l'assaut à l’aéroport. Les neufs otages israéliens sont tués ainsi que cinq des huit terroristes. La prise d'otages fera au total dix-huit morts.
Lors de ces mêmes Jeux, on se souviendra de la finale du tournoi olympique de basket qui voit s’affronter l’URSS et les USA en pleine guerre froide . A trois secondes de la fin du match, l'URSS mène de 1 point sur le score de 49-48. Grâce à deux lancers francs, les Américains mènent 50-49 pour la première fois de la partie. Au coup de sifflet final, les Soviétiques se plaignent qu’on ne leur a pas accordé un temps mort. Trois secondes sont rajoutées au chronomètre. Les Soviétiques ne parviennent pas à marquer, mais trois secondes leur sont à nouveau accordées à cause d’un chrono défectueux. Les Soviétiques marquent et sont couronnés champions olympiques. Les Américains ne viennent pas chercher leur médaille et la presse met le feu aux poudres en dénonçant un match truqué
Les J.O de Montréal en 1976 sont marqués par le boycott de 28 nations africaines qui protestent contre la présence de la Nouvelle-Zélande .
Elles reprochent à cette dernière d’avoir envoyé son équipe de rugby participer à une tournée en Afrique du Sud , pays pratiquant l’apartheid .
Le C.I.O est surpris par ce boycott car l’Afrique du Sud n’est plus invitée aux Jeux depuis plus de dix ans , et que de plus le rugby n’est plus sport olympique .
Moscou et Los Angeles
Durant les années qui suivirent, les tensions durant des évènements sportifs furent surtout liées au climat de guerre froide entre les pays du bloc communiste et les nations occidentales.
En décembre 1979, l'invasion de l'Afghanistan par l’URSS provoque un boycott des JO de Moscou par les Etats-Unis.
Le président américain Jimmy Carter décida demanda aux membres de l'Alliance Atlantique de faire de même et 65 nations refusèrent de prendre part à l'évènement.
Quatre ans plus tard, les jeux de Los Angeles furent à leur tour le théâtre de la rétorsion soviétique: une bonne partie des pays communistes y renoncèrent en évoquant le risque couru par leurs athlètes et dirigeants durant les manifestations anti-communistes qui avait été annoncées.
Les polémiques ne s’arrêtent pas à la chute du Mur. Les JO d’Atlanta de 1996 sont surnommés les Jeux Coca-Cola .
Pour les J.O de Pékin en 2008 , l’aspect économique a repris le dessus sur le politique, puisque face aux vibrants appels à boycotter les jeux de Pékin, la plus grande partie des gouvernements a préféré ne pas courir le risque de compromettre ses relations commerciales avec le géant asiatique.
Vive Londres 2012 ?