« Sur la ligne » d’Andréa Sedlackova. Un film tchèque à voir.

Publié le 9 Août 2015

 

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L’histoire:

Nous sommes dans la Tchécoslovaquie des années 80.  Anna est une jeune sprinteuse  qui s’entraîne dur afin de se qualifier pour les J.O de 1984 à Los Angeles. Ses entraîneurs lui administrent à son insu des stéroïdes anabolisants. Ses performances s’améliorentspectaculairement mais après un malaise lors de l’entrainement, elle apprend la vérité. Anna décide alors d’arrêter le produit en question. La jeune sportive termine dernière  d’une course . Sa mère, qui aide secrètement un opposant au Régime, et qui voit dans la réussite sportive de sa fille l’occasion de passer derrière le rideau de fer, informe alors le coach qu’elle ne prend plus de stéroïdes . Ils décident alors de lui en injecter secrètement, sous prétexte de lui administrer de simples vitamines…

Le sport comme principal outil de propagande du bloc de l’Est, ce n’est pas un mythe mais bien une réalité pour qui a suivi les grandes compétitions dans les années 70 et 80.

On se souvient tout particulièrement des allemandes de l’Est qui collectionnaient les titres et les records du Monde, que ce soit en natation ou sur la piste.

Ici nous sommes en Tchécoslovaquie, mais nul doute que les méthodes employées pour faire des champions sont les mêmes. Des piqûres dont on ignore la contenance, des risques sur la santé, des conditions et les méthodes d’entrainement épouvantables. Et comme si tout cela ne suffisait pas il y a les mensonges, des menaces aussi,  tout cela pour une éventuelle participation aux J.O.

Face à toutes ces épreuves une médaille parait bien dérisoire. On se dit que les enfants de ces pays qui n’avaient pas les qualités physiques requises au départ pour devenir un champion avaient finalement bien de la chance.

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Mais « Sur la ligne », comme le dit sa réalisatrice Andréa Sedlackova, ce n’est pas seulement cela. Pour elle le sport et le dopage ne sont qu’un prétexte pour comprendre comment on vivait sous le communisme et la cruauté du système avec les gens.

La réalisatrice déclare: « Et puis, comme l’héroïne du film, j’avais moi aussi dix-sept ou dix-huit ans à cette époque-là. Comme tous les jeunes de ma génération, j’étais confrontée à la génération de mes parents. On trouvait qu’ils avaient fait des concessions trop grandes, qu’ils s’étaient laissé esclavager. C’était donc tout cela que je voulais raconter : l’histoire d’une fille et de sa mère sous le communisme pour aborder les questions morales.

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Dans ce film tchèque, qui a des allures de polar, on nous montre comment agissait le parti, les méthodes qu’utilisaient une police qui n’avait rien à envier à la Stasi.

On voit aussi qu’une mère peut être capable du tout, y compris de mette la vie de sa fille en danger, afin que celle-ci puisse échapper un jour à ce système dictatorial .

On nous montre la vie difficile d’un dissident ainsi que les risques encourus par ceux qui leur viennent en aide .

On voit aussi ces gens fuir ce pays en laissant derrière eux ceux qu’ils aiment, sans pratiquement le moindre espoir de se revoir.

Rédigé par fatizo.over-blog.com

Publié dans #Cinéma, #Communisme

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L
Ayez, j'l'ai vu... <br /> Ma femme voulait voir Mission Impossible... Je lui ai dit tu préfères une fiction ou une histoire vrai ? Elle a choisi l'histoire vraie ! :-)
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F
Ave-vous aimé?<br /> Au fait, tu as menti à ta femme, ce n'est pas une histoire vraie. Mais bon,ça reflète bien ce qui se passait dans ces pays là à cette époque.<br /> Et pour Mission Impossible, ce sera sans moi. La bande-annonce ne me dit rien du tout.<br /> Bonne soirée l'ami.
L
Eh bien je l'ai loupé... ce sera pour dimanche prochain... merci pour ce compte rendu !<br /> Aujourd'hui j'ai vu :<br /> Aferim : film roumain qui se déroule en 1830.<br /> Umrica : le rêve américain pour les jeunes villageois de l'inde...<br /> Bonne semaine Fatizo.
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F
Malheureusement on ne le trouve pas dans de nombreuses salles mais c'est un bon film qui démontre bien dans quelles conditions vivaient ces gens.<br /> Bonne semaine l'ami.
A
Kratochvílová est effectivement un modèle troublant d' androgynie.<br /> Quant au le lien de telerama il est est terrible.Il s' inscrit bien dans cette tentative dont je parlais de créer une nouvelle EVE...Une EVE malheureusement empoisonnée, denaturée et finalement devenue stérile...
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F
Ce que j'ai du mal à m'expliquer, c'est qu'à l'époque nos commentateurs sportifs ne disaient rien sur ces sportives aux "formes" pour le moins suspectes.
R
Ces pratiques se sont particulièrement développées dans les pays de l'est, mais, hélas, le dopage existe encore dans un grand nombre de sports : les sportifs se dopent avec toutes sortes de substances et prennent eux-mêmes des risques terribles pour la santé, dernier scandale en date, l'athlétisme :<br /> <br /> http://www.lemonde.fr/athletisme/article/2015/08/09/dopage-nouvelles-suspicions-autour-du-marathon-de-londres_4718196_1616661.html<br /> <br /> Bises estivales
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F
Malheureusement dans les pays de l'Est il était caché aux athlètes, et plus grave, comme il est dit dans le lien que j'ai mis dans ma réponse AJE, on commençait avec des enfants.<br /> On vouait des médailles et l'humain n'avait aucune importance. <br /> J'ai vu cette info sur la marathon de Londres , et aussi il y a quelques jours une autre qui disait que la grande majorité des champions russes et kényans en Athlétisme étaient dopés.<br /> Bises et belle soirée Rosemar
A
Bonjour Fatizo<br /> C' est un sujet très douloureux ( surtout pour l' ex-communiste que j' ai été...mais il faut regarder la triste réalité en face)<br /> L' avènement du socialisme devait apporter à l' humanité l' émergence d' une nouvelle femme forte et conquérante, une nouvelle Eve, éloignée des archétypes bibliques de la femme faible qui a besoin de la protection du mâle...des auteurs français comme Michel Tournier feront avec talent l' éloge de ces nouvelles femmes et de leurs corps. Cette nouvelle mythologie passait nécessairement par une suprématie dans les domaines sportifs et notamment l' athlétisme.<br /> Finalement le socialisme est devenu barbare le jour où il a érigé des dogmes qu' on ne pouvait pas remettre en question ( la fameuse ligne du parti...): c' est la grande leçon de cette triste page de notre histoire contemporaine.<br /> Par ailleurs, on ne peut s' empêcher d' être édifié par le manque de scrupules et d' humanité de ceux qui ont été complices de ces horribles expériences.<br /> Enfin le destin du dissident était vraiment terrible s' il n' avait pas la chance d' avoir un talent reconnu en occident.Quand je travaillais à Lille un de mes collègues avait reçu le pianiste virtuose russe Michael Rudy: seuls des personnes aussi exceptionnelles pouvaient s' en tirer sans trop de casse et sans sombrer dans de profondes dépressions...<br /> Bonne fin de soirée l' ami et merci pour ce topo.
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F
On voit es choses terrifiantes dans ce film, comme ce moment ou la jeune athlète voit des poils pousser sur sa poitrine et une moustache apparaître.<br /> Sa mère lui dit alors" Tu dois tenir de ton père".<br /> On comprend ainsi qu'il était facile de doper de jeunes athlètes un peu naifs, qui ne connaissait du monde que la propagande qu'on leur servait en permanence.<br /> Je ne sais pas si tu souviens de ces nageuses de l'ancienne RDA avec leurs physiques de déménageurs.<br /> Voici ici Kratochvílová, cette thèque qui dominait le 800 m dans les années 80.<br /> https://www.youtube.com/watch?v=7YDlbHHICsU<br /> Efficace sur une piste mais au niveau de la féminité...<br /> Voici un autre lien sur le dopage en RDA<br /> http://television.telerama.fr/television/quand-l-allemagne-de-l-est-etait-championne-du-dopage,118650.php<br /> Bonne soirée l'ami.