James Stewart , un héros très discret .

Publié le 27 Septembre 2013

                                            

Le cinéma hollywoodien nous a offert une multitude d’acteurs qui possédaient des caractéristiques très différentes. On y trouvait le héros indestructible, celui qu’aime particulièrement l’Amérique profonde . Il était incarné par des stars comme John Wayne, Kirk Douglas ou Robert Mitchum . Il fallait aussi plaire à la gente féminine, et pour ce public ce sont les Errol Flynn, Clark Gable ou Gary Grant qui avaient droit à la tête d’affiche .
On pourrait y ajouter les Henry Fonda, Humphrey Bogart ou Marlon Brando . Tous ces acteurs ont pu être séducteur, redresseur de torts ou encore mauvais garçon, mais à aucun moment aucun de toutes ces immenses stars n’a eu l’image de l’américain moyen .
Il est vrai que pour être une Star il ne faut pas avoir le visage de Mr tout le monde, de plus avec une allure frêle, de donner le sentiment d’être un mélange de simplicité et de naïveté ….
Et pourtant il en éxiste un qui correspond à cette description tout en ayant fait une carrière exceptionnelle,il a tourné avec les plus grands réalisateurs (Hitchcock, Capra, Ford, Mann, Cukor, Cecil B. DeMille etc…..),il a interprété les rôles les plus divers et ceci dans tous les genres .
Cet acteur se nomme James Stewart.
Né le 20 mai 1908 en Pennsylvanie. Il est issu d’une famille d’origine écossaise .
 Son père Alexander était quincaillier. Jeune, il montait des petites pièces avec ses sœurs Mary et Virginia.  Il fera des études à l’Academie Mercesburg, et ensuite à l’Université Princeton ou il obtient finalement un diplôme en architecture.
C’est à cet endroit qu’il fait la connaissance de  Joshua Logan, futur scénariste et  metteur en scène de théâtre et de cinéma (Bus Stop avec avec Marilyn Monroe ) . Celui-ci réussit à le convaincre de rejoindre l’University Players récemment créée . Il y fait la connaissance d’Henry Fonda, mais aussi de Margaret Sullavan qui sera sa partenaire à plusieurs reprises avant la guerre , notamment dans l’excellent "The Mortal Storm" de Frank Borzage, mais surtout dans le célèbre "The Shop Around the Corner" d’Ernst Lubitsch (1940) .
 Mais reprenons les choses de façon chronologique . C’est tout d’abord sur les planches de Broadway que James Stewart fait son apprentissage jusqu’en 1934, moment ou Hollywood  fait appel  lui .
Il va enchainer les petits rôles jusqu’à sa rencontre avec Capra en 1938 . Le réalisateur l’engage alors dans "Vous ne l’emporterez pas avec vous", où il partage l’affiche avec Jean Arthuret Lionel Barrymore. Cette comédie romantique remporte à la fois l’Oscar du Meilleur Film et celui de meilleur Réalisateur pour Frank Capra.
 
                                  
                                                     Mr Smih au Sénat .
 
On retrouvera James Stewart encore à deux reprises sous les ordres du grand réalisateur, dans  "Monsieur Smith au Sénat" (1939), rôle pour lequel James Stewart sera nommé pour l’Oscar du Meilleur Acteur, et aussi dans "La vie est belle" (1946), considéré par beaucoup comme l’un des plus beaux films de l’histoire du cinéma .
Il obtiendra finalement l’Oscar en 1940 pour "Indiscrétions" de George Cukor, dans lequel il accompagne Cary Grant et Katharine Hepburn.
En 1941, James est le premier à se porter volontaire et entre dans l’US Air Force.Il y restera pendant la durée de la guerre.
De la fin de la guerre à la fin des années 40 ,on retiendra , outre "La vie est belle" bien sur , "Appelez nord 777"(1948) d’Henry Hathaway, dans lequel il tient le rôle d’un reporter qui doit prouver l’innocence d’un homme, emprisonné pour un meurtre commis 11 ans auparavant, dont il n’est pas l’auteur . Ce film est tiré d’une histoire vraie .
Le 9 août 1949, il épouse pour la vie, Gloria Hatrick McLean qui lui donnera deux enfants.
Toujours en 1949 , on le retrouve dans "Un homme change son destin", autre film tiré d’un fait réel . James Stewart interpète ici le joueur de baseball  Monty Stratton qui en 1938, pendant l’intersaison, s’est tiré une balle dans la jambe au cours d’une partie de chasse, si bien qu’il a dû être amputé.
Mais lors de cette fin de décennie, un réalisateur va utiliser son talent dans "La corde", il s’agit bien sur du maitre du suspense , Alfred Hitchcock .
Les deux hommes se retrouveront encore à 3 reprises, dans "L’Homme qui en savait trop" en 1954, et surtout dans "Fenêtre sur cour"(1954) et  "Vertigo"(1958), qui sont considérés parmi les meilleurs réalisations du génie anglais . L’univers d’Hitchcock sied parfaitement à l’artiste chez qui on découvre d’autres facettes de son talent.
Les années 50 voient James Stewart se frotter à un nouveau genre , le Western .
Et le premier qui aura l’idée de l’utiliser dans ce nouveau registre sera Anthony Mann dans "Winchester 73" ( 1950).
                                         
                                                                                      Winchester 73
 
Les deux hommes se retrouveront encore à 4 reprises pour autant de westerns parmi les meilleurs du genre .
Ce sont tout d’abord "Les affameurs" en 1952,  avec  Arthur Kennedy et Rock Hudson.En 1953, c’est "L’appât", avec  Robert Ryan et Janet Leigh.
Suivrons en 1954 "Je suis un aventurier", et "L’homme de la plaine" en 1955 .
Ce quinquennat du duo Mann-Stewart n’aura été interrompu que par de rares œuvres de grandes qualités. On retiendra parmi celles-ci son rôle émouvant du clown "Patoche" dans "Sous le plus grand chapiteau du monde" de Cecil B. DeMille en 1952.
                                     
A retenir également, l’un des premiers western qui prenait parti pour les Indiens "La flèche Brisée, de Delmer Daves en 1950 . Ce film relate l’histoire vraie de la rencontre entre le chef apache Cochise et l’américain Tom Jeffords.
La fin des années 50 verra James Stewart se diversifier , du suspense d’Hitchcock, dont j’ai parlé plus haut, au Western,  en passant par "L’Odyssée de Charles Lindbergh" en 1957, il tourne encore et encore .
Parmi cette multitudes de films, retenons la collaboration avec Otto Preminger pour  "Autopsie d’un meurtre" en 1959 , ou il interprète le rôle d’un avocat plus ou moins retiré des affaires qui doit défendre un lieutenant de l’armée coupable de l’assassinat de l’homme qui venait de violer sa femme.
Il faudra attendre le début des années 60, et le film "Les deux cavaliers"( 1961) pour que John Ford le fasse enfin tourner dans un western .
Mais c’est l’année suivante , et au coté de John Wayne, que Ford lui offre l’un de ses derniers grands rôles dans "L’homme qui tua Liberty Valance"(1962) .
"La conquête de l’ouest"(1962) , co-réalisée par Ford, et "Les cheyennes"(1964) verrons les deux hommes se retrouver à nouveau .
 James Stewart continuera de tourner jusqu’à la fin des années 70 au cinéma , mais dans aucun film majeur . On citera juste pour mémoire  "le Dernier des Géants" de Don Siegel en 1976, ou il partage l’affiche avec John Wayne, ou encore "Les Naufragés du 747" de Jerry Jameson en 1977.
Au début des années 80, c’est pour la télévision qu’il fera ses dernières apparitions .
En 1985, James Stewart  reçoit un Oscar d’Honneur. Il aura tourné près d’une centaine de films en soixante ans de carrière.
James Stewart s’éteint le 2 juillet 1997 à Los Angeles, au lendemain de la mort de  Robert Mitchum, avec qui il a tourné Le Grand Sommeil  en 1978.

Rédigé par fatizo.over-blog.com

Publié dans #Cinéma, #Hollywood, #James Stewart

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